
Alors que la loi Hamon soufflera sa dixième bougie, son objectif majeur — faciliter le changement d’assurance auto — semble en partie contrarié par les comportements des assurés. Malgré une augmentation moyenne des tarifs d’environ 5 % en 2025, près de 57 % des Français n’ont pas modifié leur contrat depuis au moins dix ans, dont un tiers qui n’a jamais envisagé de résilier. Cette fidélité persistante interpelle dans un secteur où des acteurs tels que Maif, Macif, Groupama ou encore Axa proposent régulièrement des offres compétitives. L’analyse des motivations montre une génération jeune plus ouverte au changement, mais freinée par un certain nombre d’obstacles, qu’ils soient économiques, psychologiques ou liés à une méconnaissance des modalités de résiliation. La complexité perçue malgré la simplification administrative, l’appréhension d’une perte de garanties et le sentiment d’absence de gains financiers clairs expliquent en partie cette inertie, dans un contexte où les comparateurs en ligne, dont Direct Assurance, MAAF ou Allianz, révèlent pourtant des écarts significatifs susceptibles de générer plusieurs centaines d’euros d’économies annuelles.
Impact de la loi Hamon sur la résiliation d’assurance auto en 2025
La loi Hamon, introduite en 2015, a marqué un tournant dans la gestion des contrats d’assurance. Elle offre désormais la possibilité de résilier son assurance auto à tout moment après un an, en déléguant les démarches au nouvel assureur. Cette mesure devait libérer le marché et favoriser la concurrence, avec des compagnies comme Generali, GMF ou Matmut se présentant comme alternatives attractives.
- Suppression des contraintes calendaires : plus besoin d’attendre la date anniversaire.
 - Démarches simplifiées : le nouvel assureur prend en charge la résiliation.
 - Stimulation de la concurrence : accroissement des offres promotionnelles et des services personnalisés.
 
| Année | Pourcentage changeant d’assureur | Augmentation moyenne des tarifs | 
|---|---|---|
| 2015 (année de la loi) | 23% | +2% | 
| 2025 | 43% | +5% | 
Si la loi a permis une montée progressive de la mobilité entre assureurs, plus de la moitié des conducteurs restent fidèles à leur compagnie d’origine.
Les obstacles psychologiques et pratiques au changement d’assurance
Les chiffres montrent toutefois un contraste marqué entre la perception et la réalité. Malgré 85 % des Français estimant facile le changement d’assureur, seulement 43 % ont franchi le pas en dix ans. Plusieurs raisons expliquent ce décalage :
- Manque d’intérêt perçu : 41 % des automobilistes pensent ne pas réaliser d’économies suffisantes.
 - Craintes liées à la couverture : près de la moitié des moins de 25 ans redoutent une perte de garanties.
 - Complexité apparente : 20 % trouvent la procédure lourde malgré la simplification.
 
Ces facteurs combinés génèrent une inertie, particulièrement forte chez les plus de 65 ans, dont 23 % ne changeraient jamais d’assurance.
Comportements différenciés selon les générations face à l’assurance auto
La génération des jeunes conducteurs, confrontée à des primes annuelles médianes d’environ 1 204 €, soit près du double de celles des conducteurs expérimentés (606 €), montre une plus grande propension à changer d’assureur. 57 % d’entre eux ont effectué cette démarche dans les six dernières années.
- Flexibilité accrue : 21 % acceptent même de réduire leur niveau de garantie pour diminuer la prime, contre 10 % pour les seniors.
 - Mobilité favorisée : population plus souvent itinérante géographiquement et plus informée grâce aux outils digitaux.
 - Méconnaissance persistante : 37 % des 18-24 ans ignorent encore leur droit à la résiliation à tout moment.
 
À l’inverse, les générations plus âgées privilégient la stabilité et s’attardent souvent sur le lien de confiance noué avec leur assureur, notamment auprès de compagnies comme Groupama, GMF ou la Matmut.
Pourquoi les économies potentielles peinent à déclencher la résiliation ?
En analysant les données des comparateurs en ligne, MAAF, Direct Assurance ou Allianz montrent des écarts tarifaires pouvant atteindre une économie moyenne de 438 € par an. Pourtant, un grand nombre de conducteurs restent réticents :
- Absence de visibilité claire : les offres paraissent souvent complexes à comprendre.
 - Crainte du changement : peur d’erreurs ou de périodes sans couverture, même si la loi Hamon sécurise cette transition.
 - Attachement émotionnel : une fidélité parfois basée sur l’expérience client plus que sur le coût.
 
| Facteurs freinant le changement | Pourcentage de conducteurs concernés | 
|---|---|
| Pas d’intérêt économique perçu | 41% | 
| Crainte de perte de garanties | 42% (moins de 25 ans) | 
| Perception de la lourdeur administrative | 20% | 
| Manque de temps (jeunes) | 50% | 
La fidélité à l’assurance auto : un choix économique ou émotionnel ?
Le comportement conservateur observé chez une partie des Français rappelle que la relation avec une compagnie d’assurance ne se limite pas à un simple calcul financier. Cette fidélité dans le temps génère des liens forts, parfois au-delà des critères tarifaires.
- 23 % des plus de 65 ans déclarent qu’ils ne changeraient jamais d’assureur.
 - Évaluation des garanties et services : les assurés prêts à sacrifier quelques euros préfèrent souvent conserver une couverture rassurante.
 - Importance de la confiance : plusieurs compagnies comme Maif, Macif ou Generali se distinguent par leur relation-client et leurs services d’assistance.
 
Ces dimensions soulignent le caractère multifactoriel du choix d’assurance, qui associe complexité tarifaire et dimension affective.
Les leviers pour encourager le changement d’assurance auto
Pour renforcer l’efficacité de la loi Hamon, plusieurs pistes se dessinent :
- Éducation et information ciblée : campagnes dédiées aux jeunes sur leurs droits et procédures.
 - Simplification accrue : amélioration des interfaces numériques autour des démarches administratives.
 - Valorisation économique : mise en avant des gains potentiels via des outils de simulation clairs.
 - Renforcement de la relation client : compagnies incitant à plus de transparence et à la fidélisation qualitative.
 
Questions courantes autour du changement d’assurance auto
Comment fonctionne précisément la résiliation selon la loi Hamon ?
À partir de la première année du contrat, l’assuré peut résilier à tout moment en faisant sa demande auprès du nouvel assureur, qui se charge de la résiliation automatique de l’ancien contrat. Ce système garantit une continuité sans interruption de garantie.
Peut-on vraiment faire des économies en changeant d’assureur ?
Oui, les comparateurs montrent que changer d’assurance auto peut permettre de réaliser en moyenne 438 € d’économies annuelles, selon l’étude 2025 de LeLynx.fr.
Quelles sont les garanties à surveiller lors d’un changement ?
Il est essentiel de comparer non seulement le prix mais aussi les niveaux de garanties complémentaires (responsabilité civile, protection juridique, assistance, etc.) pour éviter toute perte de couverture importante.
Pourquoi certains automobilistes restent-ils fidèles malgré le coût ?
La fidélité s’explique par des facteurs émotionnels, la confiance envers la compagnie, ainsi que le confort relationnel et le service client, qui peuvent parfois primer sur le seul critère tarifaire.
Comment les jeunes peuvent-ils mieux utiliser leurs droits de résiliation ?
Les jeunes doivent s’informer sur la loi Hamon et recourir aux comparateurs en ligne pour comprendre leurs options, combinés à un suivi régulier des offres pour ne pas laisser passer d’opportunités d’économies.